Toute vérité n’est pas bonne à dire

La douce vallée luxuriante est garnie d’herbe bien verte et grasse, fleurie, colorée, dans laquelle se love la courbe d’un ruisseau de tendresse et de fraîcheur. La montagne est pyramidale, puissante et magnétiquement attirante vers la grâce de son sommet. L’une est féminine, l’autre est masculine.
 
Mon voyage intérieur, au sein de la conscience, nourri de mon expérience de vie peut se comparer à cette évolution symbolique, graduelle, entre la vallée et le sommet de la montagne, depuis le premier chakra Racine vers le septième chakra Coronal. Mon expédition intérieure pourrait se comparer en métaphore avec l’ascension de haute montagne, c’est ainsi que je l’entrevois.
 
Plus je marche vers les hauteurs, plus le chemin est aride, abrupt, sans concession. Ma respiration est difficile en cet espace plus subtil, avec moins d’oxygène. Mon corps en subit les frais. La pente est raide, rocailleuse. Il y a peu de monde en ces lieux, peu de guides éclairés dans les chemins tortueux de ces hautes montagnes intérieures, de moins en moins.
 
Si le cadeau offert s’apprécie par la majesté du panorama qui se dévoile sous les aspects changeants de discernements portés sur la vie, sur sa propre vie, cet état d’être n’est pas tendre. Je comprends qu’en ce lieu sans rondeur, sans chaleur, la vérité est d’une pureté de cristal, en facettes transparentes et biseaux, difficilement acceptable, si le vertige des peurs n’a pas été préparé suffisamment.
 
En cet espace, les croyances et mirages n’ont plus court. Tout est dévoilé, nudité sans fard, sans masque, sans échappatoire possible. Ici la loi, le plan, la règle sont de rigueur. C’est mathématique, binaire, tranché, déterminé, imparable, non négociable. Il n’y a plus d’entre deux ou de nuances pour adoucir l’acceptation.
Ce n’est pas lumineux et doux, C ‘ EST.
 
Il y règne une beauté du nombre d’or, une poésie de la perfection géométrique, une ordonnance magique, une musique de l’autorité, une danse de l’exigence, un langage du symbole, une puissance de l’art sublimé puisque l’être s’est oublié, dans l’acceptation de la souffrance nécessaire. La vie est alors entrevue, sous le regard de toute sa trajectoire entre naissance et mortalité, comme une discipline exigeante, comme une épreuve assumée, comme une école extrême d’enseignement, à unique destination de la conscience.
 
Gravir le sommet de la montagne ? S’offrir la douceur de la vallée ? Faire des pauses dans des refuges ? S’offrir le panorama d’un restaurant avec vue panoramique ? Vivre en chalet isolé ou dans le tumulte du village ? La vie peut nous offrir l’expérience de visiter ou d’être traversé par toute la palette des perceptions vibratoires, tous les plans de conscience, depuis le sommet de la montagne jusqu’au creux de la vallée, au rythme de chacun, selon le registre unique de notre champ vibratoire, et rien n’est jamais figé.
 
La vision depuis le sommet s’invite en méditation, en transe du quotidien, en flash, en intuition. Ces expériences intérieures sont parfois ressenties comme des voyages de l’instant, des perceptions fugaces qui nous donnent la toute nouvelle tonalité de champs de conscience inconnus, et puis tout s’efface aussitôt. Ce sont des étapes préparatoires. Et à d’autres moments de vie, ce sont des états de conscience qui peuvent devenir plus permanents.
 
Depuis le sommet de la montagne, la règle de vie sera nue et implacable. Plus je descends de la montagne vers la vallée et plus cette vérité sera habillée de poésie, de croyance, d’illusion, de magie, de mystère, d’humour, de rêves et d’espoirs, de préparation de tempérance, de douceur et de tendresse, parce qu’elle est trop difficile à entrevoir et à accepter dans sa rigueur, si je suis encore soumis à mes peurs. Le féminin accompagne le masculin.
 
Le sommet de la montagne n’est pas en soi un état permanent à atteindre. C’est un lieu éventuellement reconnu, un état d’être qui se présente à soi, dans son caractère extrême.
 
En plein Coeur, l’essence de soi m’apparaît être le mariage d’amour infini, la fusion entre cet extrême masculin, du messager placé en ce sommet, et l’extrême féminin placé au plus profond de notre ventre, cet espace ayant la capacité de nous offrir la traduction la plus douce possible du message, la plus adéquate à ce que je suis.
 
Alors oui, toute vérité n’est pas bonne à dire, nous ne sommes pas tous prêts à entrevoir la vie sous le même angle. Toute croyance est utile et nécessaire. Ce sont des cocons protecteurs.
Dans un paradigme de vie sociale, au sein de la dualité, s’appuyant sur la narration d’un principe de domination et d’abus, d’un sexe fort et d’un sexe faible, selon la qualité et la puissance d’identification de chaque une et chaque un vers son genre, j’entrevois les cheminements nécessaires pour s’apprivoiser peu à peu à cette dimension du déterminisme de la vie, de l’absence du libre-arbitre, de s’accepter comme une marionnette dans les mains divines, 7ème ciel.
OPUS 7 – © Jacky Le Faucheur

Auteur :

Je ne suis pas chaman, pas medium, pas alchimiste, pas designer, pas artiste, pas coach, pas clairvoyant, pas hypersensible, pas ultra-connecté, ni fort, ni fragile, je ne suis rien de tout cela, je suis toutes ces dimensions en même temps, comme vous : singulier et universel, entre grandeur et humilité

Publier un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Hide picture