Le Parfum d’un menhir

Ma relation avec la nature a longtemps été contemplative, émotionnelle, visuelle et sensorielle. Mon corps faisait la passerelle des 5 sens et des perceptions pour apprécier la découverte des règnes : végétal, minéral et animal. J’en parle au passé. J’ai toujours apprécié le miracle de la nature dans son aspect grandiose : la côte sauvage en Bretagne, les montagnes des Pyrénées, le panorama corse, des lieux exceptionnels découverts à l’occasion de ruptures ponctuelles avec le monde du travail, lors de vacances. C’était en fait une certaine forme de consommation, une nourriture visuelle de la nature, superficielle, qui pouvait s’occasionner de contacts rapprochés physiques par la baignade ou par le fait de rester un peu plus longtemps sur un site naturel. Le lieu commençait alors par marquer sa présence, en soi. J’en devenais imprégné.

Le caractère grandiose de la nature m’offrait les vives émotions du souffle coupé, par sa forte présence, en majesté. J’allais chercher le spectacle du cri de l’aigle en montagne, la marmotte dans les Vosges, le clapotis du Tarn dans les gorges, le ruisseau dans les hauteurs corses, le crachin et l’écume moussante sous la tempête bretonne. La scène grandiose de la nature prenait tout l’espace. Sa beauté était puissante, panoramique, enchanteresse et en adéquation avec l’intensité que je désirais y trouver. C’était un objet de fascination.

C’était un … objet. Depuis, tout a changé.

 

Mon corps s’est ouvert à de nouvelles perceptions énergétiques. Le ressenti subtil vibratoire s’additionne maintenant à mes 5 sens. Je ne suis plus un être qui découvre la nature, comme on irait au musée ou au cinéma. Je me suis reconnu en tant qu’être de la nature, animal.

Je ne suis plus un regard porté sur la nature, j’ai fusionné avec elle. Un être de la nature, voilà ce que je suis dans ma pleine perception de mon essentiel.

Par les subtiles douceurs et douleurs qui me traversent le corps, je porte en moi la nature, comme une mère ressent l’enfant qui bouge en son ventre. Inutile de suivre les oracles, les lunaisons, vents solaires, ou vibrations de la terre, je les perçois comme une respiration nouvelle en mon sein.

Je n’ai plus l’envie ou le besoin d’aller vers des lieux touristiques extraordinaires, intenses et grandioses comme avant. Maintenant, elle est en moi à chaque instant. En revanche, elle m’est devenue nécessaire pas son extrême simplicité et par la vitalité qu’elle me procure. Organique, viscéral, énergétique, alchimique, sensoriel, c’est devenu un échange du quotidien ou une communion impérative entre elle et moi. Mais, je ne pourrais pas le décrire tellement c’est subtil et dans des dimensions qui me semblent inaccessibles de compréhension pour l’instant. L’objet, le décor, la nature se sont transformés en conscience.

Entre consciences, il se crée des rencontres, des échanges, des surprises, des ressentis, des retrouvailles, des appels, des attirances ou des répulsions.

 

Un lieu naturel est un bain de consciences.

 

L’enseignement est porté par la nature. C’est elle qui m’apprivoise. Au début, de manière très ténue, le ressenti s’est fait sur un plan corporel vibratoire, comme le fait d’être immergé dans des bains très légers, doux, frais ou chauds d’un courant d’air, pour gagner ensuite en intensité.

Au fil des mois, le ressenti s’est affiné pour percevoir des nuances de plus en plus locales, un peu comme le fait de se sentir au sein d’un groupe de personnes qui semblent se ressembler, et puis ensuite, découvrir les personnalités et vibrations distinctes des uns et des autres.

Parfois, la nature m’interpelle. Au détour d’un chemin, en forêt, en campagne ou dans le jardin, elle se manifeste à l’aide de la plus grande présence d’un parfum, celui qui dépasse les autres et marque sa présence de manière manifeste. Il y a un effet magnétique du Coeur.

Comme le fumet savoureux en provenance d’une généreuse cuisine invisible, comme un parfum nouveau, la nature m’appelle avec une note olfactive merveilleuse, une fréquence particulière, en demande de communion. Alors je cherche l’élément émetteur : la plante, la roche, le ruisseau, ou l’arbre. Je me mets en quête de la source. Une fois que le délicieux parfum dévoile son auteur. Je m’abandonne à la communion intérieure. C’est magique, c’est enchanté de musiques, de chants, de poésies, de vibrations, de frissons… que je ne cherche pas à comprendre.

Il y avait un rendez-vous.

Je réponds OUI par ma simple présence.

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Extrait Opus 7 / ARTISTE DE SA VIE

Auteur :

Je ne suis pas chaman, pas medium, pas alchimiste, pas designer, pas artiste, pas coach, pas clairvoyant, pas hypersensible, pas ultra-connecté, ni fort, ni fragile, je ne suis rien de tout cela, je suis toutes ces dimensions en même temps, comme vous : singulier et universel, entre grandeur et humilité

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