
La solitude du Menhir
A l’heure du grand brouhaha des ouvertures spirituelles qui se libèrent à tout va, à l’époque des pensées inspirantes qui se partagent comme une nouvelle industrie du « prêt à penser » de l’esprit, toujours en quête de libération, ou du dernier scoop de la guérison instantanée proposée en quelques clics, à l’ère des canalisations en flot continu, des chantres du bonheur ou de l’éveil Youtubé en boucle, en sauts de conscience « en veux-tu, en voilà », procurant des extases, des sourires, des bras levés, des miracles et des plumes d’ange trouvés dans l’instant présent… ou alors l’immense promesse de vies bien alignées, bien dans le Coeur et dans l’Amour, bien en phase avec un taux vibratoire bien haut… sinon je peux vous proposer Messieurs, Mesdames, cette autre vie qui trouverait sa grâce dans le fait d’impacter le nouveau monde de demain, à l’heure du grand mimétisme des uns et des autres qui s’imprègnent des mêmes maux et des mêmes mots pour vous promettre l’arrivée dans un paradigme qu’ils ont tous, plus ou moins, réussi à atteindre et qui pourrait vous libérer vous aussi…je perçois une infinité de clones, immergés dans leurs songes inconscients, paradoxalement habillés de messages se réclamant en éveil… JE ME SENS SI SEUL.
Si dans une vie précédente, je pouvais vivre l’expérience de me sentir perpétuellement déphasé avec les êtres qui m’entouraient et avec une société vacillante qui se cherchait une voie de sortie de la peur du manque… Dans tout ce nouveau fatras de la pensée « spirituelle » qui se cherche une voie de sortie de la dualité, je me sens comme un être tellement isolé, à contre-courant, sidéré par une communauté d’être dits « éveillés », totalement convaincus de maîtriser les clés de leur destin, totalement certains de sélectionner leur ligne de temps comme on ferait du shopping, avec la certitude de pouvoir éveiller autrui sur le fait d’être enfin souverains, maîtres de soi et de sa vie.
Je me sens seul parce que je vibre puissamment tout le contraire de TOUT ce qui est proclamé par tous les porteurs de nouvelles vérités, qu’ils soient portés par des êtres du visible ou de l’invisible.
Selon ce qui je perçois en mon essence, je n’ai aucune maîtrise sur ma vie. J’ai la conscience absolue de n’avoir aucun libre arbitre. Je ne maîtrise rien, RIEN DU TOUT. Toute promesse de progresser sur un chemin d’ascension m’apparaît comme futile. Il n’y a pas d’ascension. Il ‘y a pas une nouvelle ère, ni un nouveau monde à venir, ni un espoir radieux ou une libération, c’est tout le contraire.
Nous sommes tous irrigués depuis le Coeur, par des codes qui manifestent notre réalité, et c’est la vie qui nous impacte… ce n’est pas nous qui l’impactons.
TOUT EST EN MIROIR.
Nous sommes venus visiter un monde de cauchemar, pour s’offrir le spectacle de sa décomposition, pour en comprendre les rouages et les justifications, pour en comprendre les archétypes qui s’y déroulent. En ce temps choisi, nous sommes les observateurs d’un mouvement vers toujours plus d’enfermement psychique et sociétal. Nous faisons le voyage dans un spectre incroyable de croyances, dont celles de se croire en libération ou en guérison, en limitation ou en recherche de libération, ou alors en ascension. Toutes ces croyances sont nobles.
Pourtant ma croyance, ma certitude est celle d’être uniquement un SPECTATEUR de cet univers qui se déroule et dont je n’ai aucun pouvoir de modification, parce que je considère ma pensée comme le fruit d’une énergie qui me dépasse. Je ne suis pas le maître de ma pensée. je n’en suis pas à l’origine. Ma pensée, mon énergie, ma réflexion n’a aucune incidence sur le monde qui m’entoure. Toute la spiritualité s’appuie sur ce postulat auquel je ne crois aucunement > LA PENSEE CREATRICE, la co-création, le quantique, l’appropriation du futur, l’intention vibratoire spéculée …m’apparaissent comme des songes, des espérances de miracles, des échappatoires dans un demain, dans un ailleurs.
Ici-bas, c’est une école de vie pour observer CE QUI EST. L’immense majorité des êtres regardent par la fenêtre de la classe ou cherchent à la repeindre, pour avoir une plus belle école ( un monde plus beau ) selon leurs perceptions… de mon point d’observation, seule compte la leçon, procurée par la vie en cet instant, en ce cauchemar ET en ce rêve.
Isolé, seul, je suis juste un regard. J’accepte la réalité effective de mon « impuissance »… les derniers soubresauts d’une identification qui se détache avec l’idée de soi envers la vie…
Plus je fusionne avec le Coeur, plus je suis vide de recherche, de quête et de sens. L’univers mental est celui du rêve et des songes.
L’univers du Coeur est celui de la LUCIDITE …celui-ci est à mille lieues des échanges et débats entre vérités et mensonges…entre éveillé ou endormi… entre être conscient ou inconscient… entre être soumis ou souverain. L’Univers du Coeur, l’ Essence de Soi les observe simplement, parce qu’il fusionne avec le vivant. Dans la grande horlogerie du vivant, j’ai choisi d’observer le mouvement d’un rouage de chair, celui d’être soi, mis en mouvement par toute l’orchestration générale des autres rouages.
Plus je conscientise et vibre l’ unité, plus je perçois la réalité de la disparition de l’être, dans sa croyance de se voir comme propriétaire de sa destinée… ou de son état d’être.
Tel un menhir, isolé au fin fond des landes bretonnes, je suis dans l’extrême solitude de le conscientiser … et dans la puissante perception de ressentir la Vie.
© Jacky Le Faucheur
Dupont
Bonjour je me sens seule aussi dans tout ce déferlement j ai l impression de être sur un manège fou.
Je reviens vers moi vers ma guérison vers mon coeur christique.
J aide les autres avec mes propres expériences pour qu ils recherchent en eux leur propre guidance.
Je vous remercie pour vos articles .