
Être un auteur, alchimiste
Je n’ai jamais désiré être un auteur.
L’idée d’écrire, de se raconter, de publier ne m’a jamais effleuré l’esprit. Je n’ai pas clamé de mantra devant mon miroir. Je n’ai pas vibré intérieurement une éventuelle abondance joyeuse en forçant de manière péremptoire l’univers à me livrer ma vision et mes intentions. Je n’ai pas de désir de succès d’édition, de linéaires de librairies remplis de mon ouvrage en masse …
Je ne veux rien.
D’ailleurs, je ne veux rien AVOIR, ni FAIRE, mais ÊTRE.
L’histoire est plus subtile, plus simple, plus profonde et m’a offert la plus belle des leçons. Tout a commencé au cours d’un week-end en compagnie de ma femme chérie. Le sourire aux lèvres, nous marchions en amoureux éperdus, bras-dessus bras-dessous, dans une décontraction totale, sans contraintes, sur les petites routes de l’ile-aux-moines, au coeur du golfe du Morbihan. C’est un joyau cette petite ile. Entre maisons de vacances du littoral et petites routes sans voiture, le temps s’était suspendu, accentué par l’état d’esprit insulaire que l’on peut ressentir lorsque l’on se retrouve brièvement détaché du monde, par un bras de mer. Il se crée peu à peu un souffle de merveilleux, qui modifie et amplifie le plaisir du regard porté sur quoi que ce soit. L’esprit nu, mon regard s’est porté au loin, sur une table qui attendait ses hôtes devant la maison de famille. Comme le temps, je me suis arrêté. J’ai fixé la table…
… et à cet instant, j’ai connecté à l’état de conscience de la paix.
Non pas au climat de paix de cette scène, mais à ma paix intérieure…et j’ai dit oui, je veux ça !
Il ne s’agit pas d’un désir, d’un rêve ou d’une intention, mais d’une acceptation de ce qui m’est proposé par plus grand que moi : OUI, je veux ÊTRE en PAIX.
… et ALORS mon double imaginaire s’est retrouvé à écrire sur la table de cette maison. Je me suis vu assis à cette table inconnue, comme si elle était mienne, à pianoter sur les touches du mac, dans une paix incroyable. J’ai ainsi conscientisé la forme pensée, l’égrégore de l’écrivain, en tant qu’énergie intérieure. J’ai ressenti la vibration des mots couler en moi. … et là j’ai dit à Christine « …ca doit être cool d’être écrivain ici, sur cette île, vivre simplement de ce qui coule en Soi, pour le partager … « .
Quelques semaines se sont déroulées avant que la dynamique d’écriture s’impose à moi. En libérant mon passé et mes émotions profondément enfouies, durant 21 jours, je ne pouvais plus m’empêcher d’écrire, laissant se déverser les phrases, les mots qui allaient bientôt m’offrir l’état de conscience de paix. Pour atteindre cet état de PAIX, encore faut-il auparavant alchimiser, en soi, les plans de conscience qui jalonnent le chemin d’accès. Il est naturel de franchir, une à une, les marches successives de compréhension et d’expérimentation du CORPS, de L’EGO, de la JOIE, de l’AMOUR inconditionnel, de l’AFFIRMATION DE SOI, et du DISCERNEMENT visionnaire.
Seul le travail intérieur permet cette alchimie fantastique. La vie extérieure, dans la matrice, est un magnifique outil de prise de conscience, nous permettant de valider notre regard sur nous-même. C’est un outil et non une finalité pour notre âme.
La spiritualité est une voie de transformation de notre vie intérieure, la seule qui compte. Dans un état de paix, la notion de bien et de mal est sublimée, parce que ces 2 notions sont nécessaires pour nous révéler à nous-même.
Alors, je ne désire plus contribuer à l’émergence d’un monde meilleur. Le monde n’est pas un objet que je JUGE en panne, et qu’il faut réparer. Le monde est le reflet de mon intériorité.
Je ne change plus LE monde, je change MON monde intérieur.
Je ne cherche plus à repeindre les murs de l’école ( de la vie ), j’apprends les leçons.
Gratitude.
<3
Jacky Le Faucheur