La Répétition des drames de Vie

Qui n’aurait pas envie de mettre un terme définitif aux situations difficiles qui jalonnent nos vies de manière cyclique ? vous savez, ces situations que l’on pensait définitivement derrière soi et qui réapparaissent encore et encore. On pensait en avoir terminé, en avoir appris la leçon ultime, mais non, rien n’y fait, un signal interne nous prévient pour nous dire :  » tu n’as pas déjà vécu cette histoire ? N’as-tu pas l’impression de revivre la même scène, avec d’autres personnes, avec les mêmes ? Regarde cette mémoire qui tourne en boucle, cette douleur qui se ravive, encore une fois… « .

 

la vie serait-elle un problème à résoudre ?

Et bien, oui, ce doit être ça, la vie est peut être un problème à résoudre et tant que je n’aurais pas trouvé la solution, l’univers me présenterait un scénario de souffrance, jusqu’à ce que je ne répète plus les mêmes erreurs, jusqu’à ce que la leçon soit pleinement comprise, afin de passer au stade suivant et ne plus jamais revivre ces moments douloureux. Il doit sûrement y avoir un endroit de moi-même à guérir. Il doit sûrement y avoir une formule magique ou un outil de guérison, un médicament énergétique, naturel, plutôt que psychique ou chimique ?

Ou alors serait-ce une croyance dite « limitante » à démasquer ? Une fois révélée, allez hop, je change de ligne de temps et on n’en parle plus. Je vais enfin retrouver UNE VIE PLUS FLUIDE, une traversée plus légère, débarrassée de ces moments délicats qui doivent surement entraver un cheminement que je désire plus doux. Si mon chemin n’était plus encombré de douleurs, ce serait forcément un message de l’univers pour me confirmer que je suis dans la bonne voie, non ?

Ou est-ce une mémoire cellulaire ? une ancienne vie ? une future ? un truc à purifier dans mon corps ? un nouveau code à recevoir ? une mémoire familiale à transmuter ? … c’est infini.

 

La fluidité de la vie, le flow

Si, il y a encore quelques années, et c’est toujours le cas pour beaucoup d’êtres, l’abondance financière était le marqueur de choix de vie… raisonnables. J’en ai terminé avec cette dimension de la fluidité, comme critère d’une vie qui serait en recherche d’évaluation permanente de mon état d’esprit et m’accorderait des bons ou des mauvais points, en temps réel, au fil de mes sauts de conscience ou compréhensions journalières. La vie n’est pas une école en ce sens là. Elle n’accorde pas des notes pour passer à un stade supérieur, qui serait plus doux et léger. A mon sens, c’est tout le contraire, le passage de la maternelle à l’université, n’est ni linéaire, ni la promesse d’un futur plus simple et radieux. Grandir, c’est à chaque fois plus complexe et toujours plus dans la compréhension ou la mise en conscience de subtiles nuances.

Il faut avoir une vingtaine ou une trentaine d’années, être en pleine santé, en pleine expérience de son cheminement familial et professionnel, et dans une société apaisée, relativement tournée vers la quête d’abondance ou de confort, pour se croire un CO-CREATEUR, maître de son destin, en pleine construction du personnage de vie, en attente de la réalisation de ses rêves. C’est le déroulé normal du processus d’évolution.

Sauf que voilà, retour de bâton initiatique, il est plus difficile de lancer des mantras vers l’univers, afin de se choisir sa belle ligne de temps, ou le métier, ou la situation miraculeuse, afin d’en avoir un retour à la hauteur de ses attentes, quand tout vous échappe, quand l’univers décide POUR VOUS l’ expérience de pandémie planétaire, qui limite terriblement la faisabilité des projets personnels. Et, selon ce que je perçois intérieurement, ce n’est qu’un début. Demain ne sera pas pire ou meilleur, juste différent.

Au passage d’un demi-siècle d’existence, bénéfice de l’âge, il est également plus difficile de se croire le planificateur de sa vie quand le corps, la santé, la douleur, la perte de mémoire, le handicap, la vieillesse vient vous rappeler que vous n’êtes pas qu’esprit, que la mortalité est implacable, qu’un programme de vie a été balisé en amont, et que l’allégresse n’en est pas le signal de validation, d’un bon comportement spirituel.

 

la croyance et la conscience, c’est la même chose

 

La croyance, le truc à dépasser, l’erreur à ne plus faire est une vision de dualité. Pour ma part, la croyance et la conscience, c’est la même chose, au même titre que le yin et le yang, deux aspects d’une même dimension, celle d’un archétype dans lequel nous faisons des voyages infinis. Tant que la vision intérieure est polarisée, et bien la croyance sera vue comme limitante et la conscience sera en attente d’ouverture. Le cycle sera vu comme « traumatique », sera vu comme un siège d’enfermement, un problème en quête de résolution, d’une libération hors de sa limite interprétée.

 

La plongée en Soi

Au quotidien, en cycles, en rêves, en boucles fractales, vues et revues, la vie continue à me présenter des situations douloureuses et heureuses et maintenant, je les embrasse à grands bras ouverts. Je regarde les expériences pour ce qu’elles m’offrent en ressentis, en évaluation, en compréhension, en constat d’échec, en incompréhension parfois, en pleine impuissance et en neutralité aussi. Je suis dans l’émerveillement ou l’effarement de la surprise que la vie me présente à chaque jour, à chaque seconde, dans toutes les nuances de perceptions qui me font du bien, ou qui me font du mal. Mon passé, les êtres, les circonstances, les choix faits devant ces circonstances ont énormément de messages à me donner, ce n’est pas parce que c’est souffrant, que c’est à éviter. La vie est DOULEUR et DOUCEUR. C’est une subtile préparation de joies et peines, faite en dosages complexes d’alternances, un extraordinaire menu, réalisé à mon attention singulière, pour cette vie. Cette combinaison de variations des perceptions et ressentis en cycles joyeux et cycles dramatiques, je n’en ai aucun contrôle. Et je ne fais aucune généralité, les interprétations humaines possibles sont tellement vastes, la raison divine me sera peut être accessible, lors du passage à un autre plan de conscience, après la vie ?  Il est impossible de se comparer avec les vies, visions et expériences d’autrui. Ma douleur n’est pas le fruit de mon évolution. L’idée d’un sacrifice nécessaire m’est également étranger, c’est au-delà. Quelle que soit ma pensée sur le sujet, j’en suis traversé. Mais, je suis autre.

C’est juste ainsi.

 

Une vie réussie

Une mauvaise situation, une bonne situation. Une vie réussie serait-elle une vie constituée principalement de bonnes situations. Pensez-vous vraiment que la vie, en fréquence terre, est une expérience de chaos, perfectible, en attente de nouveautés et de progrès, perpétuellement, un truc cassé qu’il faudrait réparer sans cesse ? Qu’elle pourrait être meilleure, si nous faisions tous des efforts, collectivement, pour ne plus faire d’erreurs les uns vers les autres, pour ne plus faire d’erreurs sur Soi, en paix totale ? … un Paradis potentiel ? Seuls, livrés à nous-même ?

 

Un jour, je serais la Vie

 

La répétition générale

Avez-vous déjà entendu un musicien faire ses gammes, répéter et répéter sans fin le même morceau ? Avez-vous déjà entendu mille fois la même chanson au cours d’une vie ? ré-écoutée après un long moment de silence et découvrir le sens des mots, quand autrefois il s’agissait d’être attiré par la mélodie et le rythme, s’émouvoir d’une vibration différente de l’interprétation ? se surprendre de la superposition de son souvenir d’enfance, et devenu l’adulte qui savoure l’addition de ses émotions subtiles, présentes et passées, entre mélancolie et fraicheur de l’instant présent.

Une vie ne peut pas se réussir. Réussie ou ratée, comme une évaluation perpétuelle de soi. Elle est c’est tout. Les joies se répètent, les drames se répètent, encore et encore. La vie c’est une répétition générale, universelle. Une répétition infinie de ces petits moments de vie, pour nous permettre de les percevoir sous une infinité d’angles de vue. C’est un spectacle, revisité, re-présenté, comme les jours, comme les heures, comme les endormissements, comme les aurores, comme les couchers de soleils, comme les vagues sur la plage, c’est pareil et différent. C’est pareil et c’est nouveau. C’est lassant et merveilleux.

Les vies sont comme les heures qui se répètent : un moment de joie ou de drame, c’est comme une vie en contraction..

Parce que pour une même scène de vie, un jour je serais la victime, un jour je serais le bourreau, puis le sauveur, puis le guérisseur, le guide, le sage, l’arbre, l’herbe, le nuage, le galet, l’oiseau, le vent, l’énergie, l’erreur, la leçon, le sourire, la blessure, l’Amour …. UN JOUR, JE SERAIS LA VIE.

La vie m’offre des milliers de regards sur une expérience, alors je me lâche la grappe sur l’idée d’en sortir, d’en guérir, ou d’en extraire un enseignement absolument. Je dédramatise l’expérience d’une certaine forme d’incapacité à m’en extraire. Je la regarde comme un cadeau.

 

Bénéfice de l’âge, ce que je voyais à un moment donné de ma vie, comme un état souffrant, un état d’être non fluide ou une situation délicate, sont vus aujourd’hui sous une autre perception. Ils m’apparaissent comme des moments évanouis, des moments douloureux MAIS AUSSI de grâce sous certains aspects, garnis de pépites exceptionnelles, que je ne peux plus revivre.

 

Aujourd’hui, je suis la Vie.

Jacky Le Faucheur

 

 

 

Auteur :

Je ne suis pas chaman, pas medium, pas alchimiste, pas designer, pas artiste, pas coach, pas clairvoyant, pas hypersensible, pas ultra-connecté, ni fort, ni fragile, je ne suis rien de tout cela, je suis toutes ces dimensions en même temps, comme vous : singulier et universel, entre grandeur et humilité

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